jeudi 29 septembre 2011

Nos étudiants manquent de culture générale. Que faire?

Il n'y a pas un enseignant qui n'a pas une anecdote à raconter à propos de la pauvreté culturelle de ses étudiants. Parmi les classiques :
  • Lionel Groulx, c'est une station de métro, ça?
  • RobertBourassa, c'est pas une autoroute, ça?
  • La capacité d'exprimer une idée qui finit souvent par : t'sé veux dire..., genre...
  • C'est quoi ça l'holocauste?
  • «Cautionner»? Ça veut dire quoi ça?
  • Dans un texte : «Ils ont découvert le poteau rose.»
  • Les peintres les plus célèbres sont Mickey l'ange et Homard de Vinci.
  • Les Égyptiens transformaient les morts en momies pour les garder vivants.
Dans un rapport  rédigé par  un groupe de travail sur l’intégration des élèves issus du programme de formation de l’école québécoise remis au comité-conseil du programme d’études préuniversitaires sciences humaines et reçu par la DÉC, on souligne les difficultés associées à la maîtrise de la langue et à une culture générale déficiente. Suite à un sondage mené dans le réseau collégial, enseignants et coordonnateurs soulignaient que le Renouveau pédagogique n'avaient décidément pas résolu ce problème.

Aux yeux des enseignants, les collégiens manquent de culture générale. Le constat est clair - et sans appel. On peut définir la culture générale comme «un réseau de connaissances que l'individu s'est construit à partir de ce qui est digne d'être retenu dans les arts et les lettres, dans les savoirs scientifiques et techniques et parmi les événements d'hier et d'aujourd'hui.»

Alors, comment redresse-t-on la situation? Comment nous y prenons-nous comme institution pour enrichir la culture générale de nos étudiants? Faire écouter de la musique en classe, lire des extraits d'oeuvres littéraires, visionner des extraits de films classiques, présenter des chef-d'oeuvres des arts visuels? Présenter des portraits de personnages historiques célèbres? Je crois qu'il faut penser sérieusement à des moyens de doter les étudiants d'une culture générale plus riche.



paru aux PUL en 2002.
 Au début des années 2000, deux enseignants (Messieurs Baril et Péloquin) avaient élaboré un questionnaire pour mesurer le niveau de culture générale des étudiants de niveau collégial. Exercice intéressant qui les avait mené à de bonnes réflexions sur ce qu'est la culture générale.

Pour la discussion :


Si vous avez le goût de faire passer le petit test à vos étudiants:



 


dimanche 25 septembre 2011

L'augmentation des frais de scolarité fermera la porte de l'enseignement supérieur aux plus défavorisés...

Le Comité consultatif sur l'accessibilité financière aux études (CCAFE) se dit inquiet par les augmentations successives des frais de scolarité prévues pour les prochaines années. Il prévoit que ces hausses «pourraient dissuader jusqu'à 7000 personnes d'entreprendre des études universitaires, soit 2,5 % de l'effectif.»

On n'identifie pas qui sera dissuadé de renoncer aux études universitaires. Les moins favorisés? Les classes sociales inférieures? Déjà très difficile pour les individus issus des milieux populaires d'accéder aux études supérieures, ne fût-ce que sur le plan culturel!


À lire:

samedi 24 septembre 2011

Inspirant!

Au Cégep de Sherbrooke, on organise la 7ième édition des Journées interculturelles des Sciences humaines. Cette année, on a mis sur pied une programmation fort intéressante. Pertinent et inspirant pour les autres collèges!

À consulter:


Les sciences humaines, toujours pertinentes? Aux États-Unis, on cherche des réponses...

Depuis plusieurs années, les sciences humaines n'ont pas bonne presse. On s'en moque gentiment - mais on s'en moque! C'est la voie de garage où se stationnent des étudiants désorientés. Tu ne sais pas quoi faire? Va en sciences humaines? Tu ne veux pas trop forcer? Va en sciences humaines. Aller en sciences humaines au collège, c'est donc  faire des études relaxes. Par aileurs, on entend souvent de la part de nos étudiants cette question : À QUOI ÇA SERT? Vais-je avoir une job avec des études en sciences humaines? Je suis toujours désarmé devant cette question. À quoi ça sert? En fait, cette approche utilitariste des sciences humaines gagne du terrain. À la limite, elle est devenue l'approche numéro un. À quoi ça sert?

La question pré-occupe tous les pays occidentaux. Enseigner Socrate, Marx, Freud ou Hobbes dans le contexte actuel, est-ce toujours pertinent? Sinon, enseigner quoi? Aux États-Unis, l'Académie américaine des Arts et des Sciences (American Academy of Arts and Sciences) a mis sur pied le 17 février dernier  la Commission sur les Humanités et les Sciences Sociales (Commission on the Humanities and Social Sciences) chargée de répondre à la question suivante:

What are the top ten actions that Congress, state governments, universities, foundations, educators, individual benefactors, and others should take now to maintain national excellence in humanities and social scientific scholarship and education, and to achieve long-term national goals for our intellectual and economic well-being; for a stronger, more vibrant civil society; and for the success of cultural diplomacy in the 21st century?

J'ai hâte de voir quel sera la plan d'action proposé par les membres de cette commission. Le plan devrait être déposé d'ici 18 mois.

À consulter: 

mardi 20 septembre 2011

Évaluer l'utilisation des TIC; évaluer quoi?

Dans Profweb, j'ai mis la main sur un document qui explique les 4 grandes dimensions d'une utilisation judicieuse des TIC par des étudiants en sciences humaines:
  1. Rechercher l’information pertinente sur un sujet donné
    • Utiliser les ressources d’un poste de travail ou d’un réseau informatique
    • Effectuer des requêtes de recherche en utilisant les mots-clés et une syntaxe correcte
    • Déterminer l’autorité et la crédibilité de la source dans un contexte de surabondance d’information
    • Citer les sources consultées à partir des normes établies
  2. Organiser l’information sur un sujet donné
    • Utiliser un logiciel de traitement de données (tableur, SPSS, etc.)
    • Représenter les données selon les normes établies (graphique, schéma, tableau, etc.)
  3. Communiquer de l’information
    • Utiliser les outils de communication
    • Respecter les règles éthiques relatives aux TIC
    • Mettre en forme les résultats en tenant compte du média utilisé
    • Utiliser les outils de présentation multimédiatique
  4. Résoudre un problème relié à l’étude du phénomène humain
    • Choisir les outils technologiques appropriés au contexte de l’étude
    • Maîtriser les fonctionnalités des TIC en fonction du problème

samedi 17 septembre 2011

Encore des coupes dans le réseau collégial!

Dans le Devoir, on apprend ce matin que le gouvernement libéral demande aux cégeps de couper un autre 30M et cela, sans toucher aux services aux élèves. Cette nouvelle coupe fait suite à une autre coupe de 31,5M, coupe récurrente en 2012-2013.

Il est clair que plusieurs collèges devront prendre des décisions déchirantes. Les employés de soutien seront probablement les premiers affectés par ces coupes. Dans certains collèges, les services aux étudiants seront probablement affectés dans la périphérie de l'enseignement en classe : bibliothèques moins garnies, services audiovisuels coupés, services de santé, etc... Les CA de plusieurs collèges verront dans les ordres du jour prochains les moyens envisagés par leurs institutions respectives pour couper entre 200 000$ et 600 000$ pour l'année courante. Les collèges qui ont accumulé des surplus seront peut-être épargnés.


À lire ce matin :     


Pour se rappeler la coupe de 31,5$:

Le réseau collégial sortira de ces coupes financières affaibli à un moment où les défis sont immenses:
  • À Montréal, manque d'espace devant la hausse de clientèle.
  • En province, difficultés de recrutement.
  • Virage technologique avec les TIC et ses utilisations pédagogiques.
  • etc.

vendredi 16 septembre 2011

Le retour du débat sur l'évaluation de enseignant; la droite persiste.

L'Institut économique de Montréal, un think thank de droite, relance encore le débat sur l'évaluation des profs. Je veux bien - mais évaluer quoi et comment? J'attends les bonnes idées de la droite - mais elles ne viennent pas. Évaluer un service de proximité à la personne, c'est excessivement complexe et ça revèle bien souvent de la perception.
Dans un texte publié dans le Devoir, on nous présente les vieilles méthodes behaviorales (le bâton et la carotte) qu'on utilisait autrefois dans les industries manufacturières. Payer les travailleurs à la pièce avec des bonus après certains quotas et les placer dans un environnement compétitif. Ça me rappelle les films de Wajda. Tant qu'à y être, pourquoi ne pas ériger une statut en l'honneur du meilleur enseignant ? Il pourrait servir de modèle pour tous les enseignants qui s'en inspireraient!

À lire : 

L'évaluation des enseignants est une pratique d'une complexité... Qui évalue quoi?

jeudi 15 septembre 2011

La première question au prof Fortin...

Sur le site web de l'Actualité, un petit article intéressant dans lequel Pierre Fortin déboulonne quelques mythes sur le Québec, mythes qui ont la «couenne dure». Le premier mythe nous interpelle directement. Il concerne le système scolaire québécois.

 Depuis quelques années, la droite québécoise s'attaque au système d'éducation québécois - laissant sous-entendre souvent qu'il est inefficace, mal géré, générateur de décrochage scolaire, bref, on l'assène de tous les maux. Ça serait même un des pires au monde!!! Ce discours subjectif et tendancieux amène à proposer des gestes radicaux: abolition des Commissions scolaires, des cégeps (vous souvenez-vous de cette épisode il y a quelques années?), évaluation sévère des profs dans un contexte de chasse aux sorcières, ...

1) Le système d'éducation du Qué­bec est-il l'un des pires au monde ?

Fortin dit: Le Québec est un peu faible dans l'acquisition d'un diplôme secondaire et d'un diplôme universitaire, mais il est très fort au niveau professionnel, collégial et technique. De plus, sur le plan de la qualité, les enquêtes de l'OCDE placent les adolescents du Québec tout près du sommet mondial en mathématiques. Notre secteur secondaire public lui-même est au sommet canadien (avec celui de l'Alberta) en mathématiques.

Devant de tels résultats fort acceptables, pourquoi s'attaquer au système à la tronçonneuse? Le discours de la droite sur l'éducation n'est pas sérieux. Oui, il y a des améliorations à faire dans les réseaux de l'éducation. Mais peut-on agir dans la modération avec un peu de sagesse?

À lire :  

Ça change du discours négatif des «dretteux» sur le Québec qui finit par saper les énergies.

Je me souviens... que ça peut encore arriver!

Dawson, Polytechnique, Concordia (Fabrikant!), décidément, nous ne sommes jamais certains à 100% que cela n'arrivera pas. Une tuerie est si vite arrivée!!! Surtout que l'abolition du registre des armes à feu est à l'ordre du jour à Ottawa. Il s'agit d'une erreur grave mais peu surprenante de la part d'un gouvernement de droite.

À lire :          

mardi 13 septembre 2011

Les cellulaires dans une classe, ça peut rendre un prof. agressif!


Quand je découvre des étudiant(e)s qui textent en gardant leur cellulaire entre leurs jambes (ils pensent qu'on ne les voit pas!), je m'énerve intérieurement. Certains s'énervent tout court...


Imaginez l'atmosphère de la classe après ce geste. OUF!
P.S.: Un proffeseur enrager ! OUI, enragé par la qualité du Français de Simonpierre 123!!!

Certains buts généraux semblent moins pris en considération dans les collèges; d'autres n'ont pas du tout la cote!

Rappelons ici les 9 buts généraux attachés au programme de sciences humaines :
  1. Distinguer les principaux faits, notions et concepts de nature disciplinaire et transdisciplinaire reliés à l’objet d’étude : le phénomène humain.
  2. Expliquer des théories, des lois, des modèles, des écoles de pensée en rapport avec leurs auteurs et avec les réalités concernées.
  3. Situer divers enjeux relatifs à la citoyenneté dans un contexte de mondialisation.
  4. Démontrer les qualités d’un esprit scientifique et critique ainsi que des habiletés liées à des méthodes, tant qualitatives que quantitatives, appropriées aux sciences humaines.
  5. Utiliser des méthodes de travail et de recherche nécessaires à la poursuite de ses études.
  6. Utiliser les technologies de traitement de l’information appropriées.
  7. Communiquer sa pensée de façon claire et correcte dans la langue d’enseignement.
  8. Lire et comprendre des documents de base en sciences humaines diffusés dans la langue seconde.
  9. Intégrer ses acquis tout au cours de sa démarche d’apprentissage dans le programme.
Dans l'étude sur les buts généraux menée par un groupe de travail mis sur pied par le Comité des enseignants, on apprend que les buts généraux 1 et  2 ne posaient pas de problème, étant atteints par les contenus de cours.
Les buts 4, 5 et 7 font l'objet de préoccupations parmi les enseignants. Ainsi, le but 5 (Utiliser des méthodes de travail et de recherche nécessaires à la poursuite de ses études) fait jaser beaucoup et les collèges semblent avoir mis sur pied des moyens divers pour l'atteindre. Parmi ces moyens, mentionnons :
  • capsules méthodologiques dans les premières sessions;
  • adoption de normes et d’un cahier de consignes internes;
  • désignation de cours porteurs;
  • recours aux services de la bibliothèque.


dimanche 11 septembre 2011

Les 9 buts généraux du programme; encore beaucoup de coordination pour que les profs se les approprient

Pour atteindre sa finalité,  le programme de sciences humaines s'est doté de 9 buts généraux :
  1. Distinguer les principaux faits, notions et concepts de nature disciplinaire et transdisciplinaire reliés à l’objet d’étude : le phénomène humain.
  2. Expliquer des théories, des lois, des modèles, des écoles de pensée en rapport avec leurs auteurs et avec les réalités concernées.
  3. Situer divers enjeux relatifs à la citoyenneté dans un contexte de mondialisation.
  4. Démontrer les qualités d’un esprit scientifique et critique ainsi que des habiletés liées à des méthodes, tant qualitatives que quantitatives, appropriées aux sciences humaines.
  5. Utiliser des méthodes de travail et de recherche nécessaires à la poursuite de ses études.
  6. Utiliser les technologies de traitement de l’information appropriées.
  7. Communiquer sa pensée de façon claire et correcte dans la langue d’enseignement.
  8. Lire et comprendre des documents de base en sciences humaines diffusés dans la langue seconde.
  9. Intégrer ses acquis tout au cours de sa démarche d’apprentissage dans le programme.
Il est très important que les buts généraux «soient tous pris en charge, dans un ou plusieurs cours, et qu’ils deviennent des objectifs précis d’enseignement et d’apprentissage, parce qu’ils ont été reconnus comme étant essentiels à la poursuite des études en sciences humaines à l’université et que le diplôme d’études collégiales en sciences humaines doit en attester l’atteinte

Évidemment, les enseignants impliqués dans le programme doivent se coordonner et coopérer ensemble afin que les buts généraux soient atteints. Or, en 2009, au COMITÉ D’ENSEIGNANTES ET D’ENSEIGNANTS, on a mis sur pied un groupe de travail sur les buts généraux. Une enquête menée auprès des coordonnateurs des départements de sciences humaines a donné des résultats mitigés.


jeudi 8 septembre 2011

La finalité du programme de sciences humaines

Un programme, c'est un tout cohérent, un système qui se tient. Chaque partie remplit une fonction pour que le tout puisse atteindre son objectif ultime, sa finalité. C'est très fonctionnaliste, systémique - comme approche. Le programme de sciences humaines a donc sa finalité propre. Et un prof doit connaître cette finalité s'il veut être conscient de la place qu'occupent ses activités d'apprentissage dans le programme.

Le programme de Sciences humaines au collégial vise à rendre l'étudiant ou l'étudiante apte à poursuivre des études universitaires dans les grands domaines des sciences humaines, du droit, des sciences de l’éducation et des sciences de l’administration, par une formation scientifique basée sur l’acquisition et l’intégration de connaissances et de méthodes de diverses disciplines des sciences humaines.
  • Une formation scientifique. Qu'il est difficile de dégager les étudiants du sens commun!
  • L'intégration des connaissances. Qu'il est difficile d'amener l'étudiant à faire des liens entre les diverses connaissances disciplinaires!
  • Les méthodes. Faire faire une citation dans les règles de l'art et une référence en bas de page est déjà tout un défi!
Il faut bien reconnaître que bâtir un programme qui se tient en fonction de sa finalité constitue un défi de groupe. Les enseignants doivent continuellement se parler et coopérer dans cette construction. Ça prend de la volonté et de la coordination! Un boulot de coordonnateur sérieux!



dimanche 4 septembre 2011

Les relations entre le MELS, les collèges et les enseignants; les mécanismes de consultation et de partenariat

On peut affirmer que la gestion du réseau collégial au Québec est très décentralisé. 

Le MELS a conservé un pouvoir de coordination nationale des programmes - bien évidemment. Il a aussi des pouvoirs de détermination des orientations de la formation collégiale, des objectifs et des standards des programmes d’études. Le MELS peut aussi définir des activités d’apprentissage de la formation générale commune et de la formation spécifique des programmes d’études préuniversitaires lorsque le contexte l’exige.


Les collèges ont la responsabilité de déterminer les activités d’apprentissage de la formation générale propre, de la formation générale complémentaire et, le cas échéant, de la composante de la formation spécifique des programmes d’études préuniversitaires. Inutile d'affirmer ici que les Directions des études sont devenues très puissantes.
Quant aux enseignants, comment participent-ils à la définition des programmes? Quel pouvoir détiennent-ils? Comment peuvent-ils se faire entendre au MELS? Ils peuvent faire entendre leur voix sur deux comités importants : le Comité-conseil et le Comité des enseignants.

Le Comité-conseil est un comité mixte formé de représentants des directions des études des collèges privés et publics, de représentants des enseignants et de représentants des universités. Évidemment, de par la composition de ce comité, la voix des enseignants est plutôt diluée!

Le Comité des enseignants a pour rôle d’appuyer le comité-conseil dans la réalisation des mandats que lui confie le Ministère. Donc, en quelque sorte, le CC est responsable du CE.

Donc, concrètement, la Direction de l’enseignement collégial demande des avis et/ou confie des mandats au Comité-conseil. Celui-ci crée des groupes de travail nécessaires à la poursuite des travaux en mobilisant le Comité des enseignants.

Pour avoir savoir plus: